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  • terça-feira, 2 de dezembro de 2014

    « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » Luc, 12:14


    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France





    Sans qu’il soit nécessaire de préciser les différents sens des termes « héritage » (du latin haerentia) et « spoliation » (du latin spollium), je vous propose de considérer que ces mots visent l’ensemble des biens faisant partie du patrimoine laissé par un désincarné, devant être partagé, après inventaire, entre les incarnés (héritiers ou légataires). L’héritage, c’est donc le droit d’hériter (recevoir quelque chose d’une situation antérieure). En voici certains exemples classiques : « mon grand-père a laissé une ferme de Goias en héritage à mon père » ; « Santiago a dilapidé l’héritage de ses parents », « ma tante m’a laissé en héritage un appartement à Brasilia ».

    Habituellement, l’homme contemporain aspire à «recevoir un petit héritage de ses proches parents aisés », « à être bien dans sa vie », « à bien gagner sa vie », voire même à « travailler pour s’enrichir », bien qu’il ne s’agisse, bien souvent, que de mirages. Aussi, ce dessein matérialiste des temps actuels est le résultat de «l’ignorance des valeurs spirituelles sur la Terre, où l’on peut vérifier l’inversion de presque toutes les conquêtes morales. Ce fut cet excès d’inquiétude, s’agrégeant à un égoïsme effréné, qui provoqua la crise morale que le monde connaît, au travers de sinistres spectacles que l’homme physique peut reconnaître, depuis la radio jusqu’aux croisières transatlantiques, démontrant que l’on a bien plus besoin de vérité que d’argent, de bien plus de lumière que de pain» (1).

    En outre, certaines personnes très riches expérimentent un désintéressement matériel significatif. Ainsi, Warren Buffet, quatrième homme le plus riche du monde, a promis de donner 99% de sa fortune avant de désincarner. Et il commença en annonçant qu’il en offrait 83% à la fondation Gates. Le milliardaire affirma qu’il voulait donner à ses enfants suffisamment pour qu’ils puissent sentir qu’ils pouvaient tout faire mais, sans excès, pour qu’ils ne considèrent pas n’avoir rien à faire. Le puissant Bill Gates, l’homme le plus riche du monde, Michael Bloomberg, Nigella Lawson et le chanteur britannique Sting ne laisseront pas leur fortune en héritage à leurs enfants. Tous défendent la thèse selon laquelle leurs enfants doivent travailler pour gagner leur propre argent (2).

    La question est intéressante. Les héritiers qui ne s’y attendait pas doivent réfléchir au fait « qu’il est des biens infiniment plus précieux que ceux de la terre, et cette pensée aidera à vous détacher de ces derniers. Le peu de prix qu’on attache à une chose fait qu’on est moins sensible à sa perte. L’homme qui s’attache aux biens de la terre est comme l’enfant qui ne voit que le moment présent ; celui qui n’y tient pas est comme l’adulte qui voit des choses plus importantes, car il comprend ces paroles prophétiques du Sauveur : Mon royaume n’est pas de ce monde » (3).

    S’agissant de la question de la spoliation, l’esprit Humberto de Campos expose, dans « Cartas e crônicas » (=  lettres et chroniques), ceci : « Dans vos familles, faites attention aux testaments. Des maladies soudaines peuvent surgir inopinément et, si vos papiers ne sont pas en ordre, vous pourriez souffrir de bien des affronts, se déroulant devant les tribunaux ou chez les notaires…» (4).

    La convoitise d’un héritage est si effective et si grave que l’esprit André Luiz conseilla lui aussi que l’on procède à une appréciation prudente « des questions afférentes aux testaments, aux résolutions et aux vœux, avant la désincarnation, afin que le désincarné ne puisse pas éprouver les probables chocs issus de l’incompréhension inattendue des parents et des proches. Car le phénomène de la mort exprime une réalité presque totalement incomprise sur la Terre » (5).

    Le Codificateur posa aux Esprits la question suivante : « Le principe en vertu duquel l’homme n’est que le dépositaire de la fortune dont Dieu lui permet de jouir pendant sa vie, lui ôte-t-il le droit de la transmettre à ses descendants ? ». Les bienfaiteurs répondirent que : « L’homme peut parfaitement transmettre après sa mort ce dont il a eu la jouissance pendant sa vie, parce que l’effet de ce droit est toujours subordonné à la volonté de Dieu qui peut, quand il veut, empêcher ses descendants d’en jouir ; c’est ainsi qu’on voit s’écrouler les fortunes qui paraissent le plus solidement assises. La volonté de l’homme pour maintenir sa fortune en sa lignée est donc impuissante, ce qui ne lui ôte pas le droit de transmettre le prêt qu’il a reçu, puisque Dieu le retirera quand il le jugera à propos » (6).

    Le partage des biens est presque toujours une épreuve très difficile tant pour les incarnés que pour les désincarnés. Kardec explora aussi ce thème, repris à la question 328 du Livre des esprits, lorsqu’il interrogea les « Voies de l’au-delà » quant au fait de savoir si le désincarné participait à la réunion de partage de ses héritiers. Les bienfaiteurs spirituels affirmèrent que : « Presque toujours ; Dieu le veut pour sa propre instruction et le châtiment des coupables ; c’est là qu’il juge ce que valaient leurs protestations ; pour lui tous les sentiments sont à découvert, et la déception qu’il éprouve en voyant la rapacité de ceux qui se partagent ses dépouilles l’éclaire sur leurs sentiments ; mais leur tour viendra » (7).

    Ce sujet nous conduit aux ères apostoliques lorsque quelqu’un dans la foule questionna Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Jésus lui dit : qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages. Et il leur dit : Attention ! Gardez-vous de toute avidité ; ce n’est pas du fait qu’un homme est riche qu’il a sa vie garantie par ses biens » (8).

    Pour terminer, on conclura avec la réflexion d’Humberto de Campos : « si vous possédez un peu d’argent ou détenez certaines possessions terrestres, et que vous êtes réellement enclins à faire des donations, n’attendez pas. De grands hommes que le monde admirait du fait de leur habileté et de leur volonté de concrétiser d’importantes affaires, apparaissent auprès de nous, en de nombreuses occasions, semblables à des enfants désespérés parce qu’ils ne parviennent pas à manœuvrer les talons de chèques » (9).

    Jorge HESSEN

    Source : Revista A luz na mente, 6 août 2014
    Traduction : J.E. NUNES
    Bibliographie :

    1)    F.C. Xavier, O consolador, q. 68
    2)    Veja.abril.com, 2 avril 2014
    3)    Allan Kardec, E.S.E., chap. 16, §14
    4)    F.C. Xavier, Cartas e cronicas, chap. 4
    5)    Waldo Vieira, Conduta espirita
    6)    Allan Kardec, E.S.E., chap. 16, §15
    7)    Allan Kardec, Livre des esprits, q. 328
    8)    Luc, 12:13-15

    9)    F.C. Xavier, Cartas e cronicas, chap. 4

    sábado, 20 de setembro de 2014

    Egalité et inégalités sociales du point de vue réi...

    ARTICLES SPIRITES EN FRANÇAIS: Egalité et inégalités sociales du point de vue réi...:   Traduction  : J.E. NUNES Au travers des réseaux sociaux, ou d’Internet, on peut accompagner les clameurs populaires légitimes fac...

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France




    Egalité et inégalités sociales du point de vue réincarnationniste


    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France




    Au travers des réseaux sociaux, ou d’Internet, on peut accompagner les clameurs populaires légitimes face à l’actuelle scène politique brésilienne. On observe une forte manifestation de reproches de la masse, compte tenu des chemins obscurs que représentent, pour l’avenir de la patrie de l’Évangile, le hissage présumé d’un drapeau enflammé par les idéaux extrémistes. L’inconscient collectif est rempli de faits historiques contemporains où la rampe de la flammèche ardente universelle de l’absolutisme matérialiste fut déployé sous des monceaux de débris de cadavres de millions de citoyens chinois, soviétiques, cubains, nord-coréens, assassinés au cours des 50 dernières années.

    Au cours des deux derniers siècles, la violence idéologique a provoqué de vastes scènes de combats peu glorieux. Toutes les sciences sociales ont été mises à contribution pour trancher le grand débat entre capitalisme et communisme. Quant au spiritisme, il apparaît dans la discussion pour encourager la lutte pour la paix, afin que ne se perdent pas les bons fruits de ceux qui ont travaillé et qui sont morts en s’efforçant péniblement de parvenir à l’harmonie de tous. En vérifiant la survie, le spiritisme réhabilite l’Évangile, répandant également les préceptes pérennes du Maître de Nazareth dans l’intimité du cœur humain.

    Avec la réincarnation pour pilier, la doctrine des esprits élucide l’incohérence des théories égalitaires (communisme) et œuvre à la vision du chemin adéquat de l’évolution sociale. En encadrant le socialisme par les appels chrétiens, elle n’est pas ébloui par les réformes extérieures, car elle conclut que le changement le plus considérable est celui de l’homme intérieur, qui est la cellule vivante de l’organisme social de toutes les époques, luttant pour la mise en œuvre des mouvements éducatifs de la créature à la lumière, éternelle, de l’Évangile du Christ.

    Le spiritisme annonce un régime de responsabilité, où chaque esprit doit enrichir le catalogue de ses propres valeurs. « Ne soyez pas trompés par les utopies de l’égalité absolue (communisme) au regard de la connaissance de la loi de l’effort et du travail individuel, et ne vous transformez pas en instrument d’oppression des magnats de l’économie et du pouvoir (capitalisme), en ayant conscience des obligations nées de la solidarité humaine » (1).

    N’adoptez pas le principe d’une révolution pour des questions mineures, parce que seule l’évolution est l’amphithéâtre de l’activité et de l’expérience, loin de toutes les guerres pour la compréhension des liens fraternels qui réunissent la communauté universelle : « enseignez la fraternité légitime entre les hommes et les patries, les familles et les groupes, élargissant les conceptions de la justice économique et en corrigeant l’esprit exalté par les idéologies extrémistes » (2).

    Sur la question de l’inégalité vérifiée entre les classes sociales, l’esprit Emmanuel éclaire : « l’inégalité sociale est le plus grand témoignage de la réalité de la réincarnation, par laquelle l’esprit est confronté à une situation déterminée de régénération et de rachat. En ce cas, on peut considérer que la pauvreté, la misère, la guerre, l’ignorance, comme les autres catastrophes collectives, sont des maladies de l’organisme social, consécutives à la situation d’épreuves de la quasi-totalité de ses membres. Une fois la cause pathogène terminée grâce à l’illumination spirituelle de tous en Jésus Christ, la maladie collective sera éliminée des environnements humains » (3).

    Méditant sur l’idéal communiste, le mentor de Chico Xavier indique la chose suivante : « le concept d’égalité absolue (communisme) est une erreur grave à toutes les étapes de la vie. La tyrannie politique pourra tenter de pousser en ce sens mais la spectaculaire uniformisation symbolique ne sera jamais qu’un effet extérieur, car la véritable valeur de l’homme se situe en son for intérieur, là où chaque esprit se définit par son propre effort » (4).

    Allan Kardec indique : « L’inégalité des richesses est un de ces problèmes que l’on cherche en vain à résoudre, si l’on ne considère que la vie actuelle. La première question qui se présente est celle-ci : Pourquoi tous les hommes ne sont-ils pas également riches ? Ils ne le sont pas par une raison très simple, c’est qu’ils ne sont pas également intelligents, actifs et laborieux pour acquérir, sobres et prévoyants pour conserver »  (5). Le Codificateur ajoute : « La pauvreté est pour les uns l’épreuve de la patience et la résignation ; la richesse est pour les autres l’épreuve de la charité et de l’abnégation… Le pauvre n’a donc plus de motifs d’accuser la Providence, ni d’envier les riches, et les riches n’en ont plus de se glorifier de ce qu’ils possèdent. S’ils en abusent, ce n’est ni avec les décrets, ni avec les lois somptuaires qu’on remédiera au mal » (6).

    Dieu nous offre à tous une opportunité identique face à la dynamique du temps. Nous avons tous le droit de conquérir la sagesse et l’amour à travers l’enthousiasme individuel et l’accomplissement de son devoir. S’agissant de la question du prolétariat, elle peut être résolue sans violence, surtout lorsque les principes bénis de l’évangile seront catégoriquement acceptés et mis en pratique. « Les règlements passionnés, les grèves, les décrets unilatéraux, les idéologies révolutionnaires sont des cataplasmes inexpressifs, qui compliquent la plaie de la collectivité. Tous les hommes sont des prolétaires de l’évolution et aucun effort de bonne réalisation sur Terre n’est indigne d’un esprit incarné. Chaque machine exige une direction spéciale, et le mécanisme du monde requiert une infinité d’aptitude et de connaissances » (8).

    L’harmonie de la société ne se décide pas par décret, et ne ressort pas du Parlement dont l’action se caractérise par une force excessivement passagère. Il n’est pas nécessaire de perdre du temps dans des débats stériles pour identifier la désillusion issue des thèses de Karl Marx. Il faut réaffirmer que ses disciples (qui ne croient même pas en Dieu) « rêvent de l’égalité absolue entre les créatures, sans comprendre qu’en recevant les mêmes droits de travailler et d’acquérir devant Dieu (qu’ils y croient ou non !), les hommes, par leurs propres actions, sont profondément inégaux entre eux, en intelligence, en vertu, en compréhension et en moralité » (8).

    Et c’est avec la même acuité que le notable Léon Denis affirma : « L’avènement du spiritisme est, qu’on ne s’y trompe pas, un des plus grands événements de l’histoire du monde. Il y a 19 siècles, sur les ruines du paganisme agonisant, au sein d’une société corrompue, le christianisme, par la voix des plus simples et des plus méprisés, apportait, avec une morale et une foi nouvelles, la révélation de deux principes jusque-là ignorés des foules : la charité et la fraternité humaine. De même aujourd’hui, en face de doctrines affaiblies, pétrifiées par l’intérêt matériel, impuissantes à éclairer l’esprit humain, une philosophie rationnelle se dresse, portant en elle le germe d’une transformation sociale, un moyen de régénérer l’humanité, en la débarrassant des éléments de décomposition qui la stérilisent et la souillent » (9).


    Jorge HESSEN

    Le 26 juillet 2014


    Bibliographie :

    1)    F.C. Xavier/Emmanuel, A caminho da luz
    2)    F.C. Xavier/Emmanuel, A caminho da luz
    3)    F.C. Xavier/Emmanuel, O Consolador, q. 55
    4)    F.C. Xavier/Emmanuel, O Consolador, q. 56
    5)    Allan Kardec, Evangile selon le spiritisme, ch. 16, §8
    6)    Allan Kardec, Evangile selon le spiritisme, ch. 16, §8
    7)    F.C. Xavier/Emmanuel, O Consolador, q. 57
    8)    F.C. Xavier/Emmanuel, O Consolador, q. 234
    9)    Léon Denis, Après la mort, ch. 24

    Source : A Luz na mente, juillet 2014
    Traduction : J.E. NUNES

    segunda-feira, 14 de julho de 2014

    Obsession et réciprocité

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France


    L’obsession se rapporte à une certaine influence pernicieuse sur la pensée. Etymologiquement, le terme tire son origine du mot « obsessione », un mot latin qui signifie impertinence, persécution. Les auteurs de dictionnaires définissent généralement ce terme comme désignant une préoccupation liée à une idée déterminée, dominant maladivement l’esprit, résultat ou non de sentiments refoulés. Communément, le terme obsession est utilisé pour dénoter une idée fixe à propos de quelque chose, un tic nerveux, générateurs de manies, d’attitudes étranges etc.… D’un point de vue spirite, le terme a une acception et une explication plus larges. Elle est consubstantielle à l’influence maléfique relativement inflexible que des désincarnés et/ou désincarnés, plus ou moins attardés que nous-mêmes, peuvent exercer sur notre structure psychophysique.

    Kardec rappelle que : « Si les médecins échouent dans la plupart des maladies, c’est qu’ils traitent le corps sans l’âme, et que, le tout n’étant pas en bon état, il est impossible que la partie se porte bien » (1). Par exemple, le psychiatre traditionnel affirme que l’obsession est une pensée ou une impulsion persistante ou récurrente, non désirée et qui afflige, venant involontairement à la pensée, en dépit de la tentative de l’ignorer ou de la supprimer.

    Les orthodoxes de la médecine, sous les œillères du matérialisme décrépi, n’admettent rien en dehors de la matière, de sorte qu’ils ne peuvent rien entendre de l’existence d’une cause occulte (spirituelle). Lorsque l’Académie des sciences sortira de sa routine mécanique intemporelle, elle reconnaîtra dans l’action du monde invisible qui nous entoure et au milieu duquel nous vivons, l’existence d’une force qui réagit sur les choses physiques tout comme sur les choses morales. Ce sera un nouveau chemin ouvert au progrès et la clé d’une multitude de phénomènes incompris par l’école psychiatrique.

    Il n’y a aucune raison à ce que la Psychiatrie condamne les processus spirites dans le traitement des cas d’obsession et d’auto-obsession. Il est très important d’y ajouter la compréhension des causes originelles d’une schizophrénie sous l’effet de l’obsession et de considérer comme étant indispensable le traitement spirituel (désobsession, passe magnétique, eau fluidifiée, prière) offert par la Doctrine spirite, se basant sur les enseignements du Christ, et qui un jour, inévitablement, fera partie des offres scientifiques au traitement de toutes les maladies humaines.

    Notre monde mental est comme un ciel, toutefois, du firmament descendent des rayons de soleil et des pluies bénéfiques pour la vie planétaire, tout comme lors du frottement des éléments atmosphériques qui font naître de ce même ciel des décharges électriques destructrices. La pensée humaine fonctionne de la même manière. C’est d’elle que partent les forces équilibrantes et restauratrices en direction des milliards de cellules de l’organisme physique ; mais lorsqu’elle est perturbée, elle émet des rayons magnétiques d’une haute teneur destructrice pour notre structure psychique.

    En tant que machine, notre corps est sujet à l’usure naturelle, d’autant plus que bien des obsédés ne jouissent pas de leurs corps de manière correcte. Cette faille, les obsesseurs (incarnés et désincarnés) savent l’exploiter jusqu’à ce que le malade en vienne à être victime d’une pathologie au diagnostic difficile. L’état obsessif provient de l’intimité de l’homme, et s’extériorise en tourments physiques, mentaux et émotionnels. Ses causes proviennent presque toujours des vies passées.

    Les passions, les haines, le fanatisme, l’avarice et bien d’autres facteurs sont les sources génératrices de l’obsession, qui est actuellement l’un des fléaux les plus terribles affectant l’humanité. La pensée se communique au corps, lequel s’y ajuste durant l’incarnation, lors de tous ses états heureux ou malheureux, équilibrant ou troublant le cycle de cause à effet, car l’obsession est une pathologie qui a son origine profonde dans l’esprit qui faute.

    La meilleure manière de nous délivrer d’un obsesseur est de devenir bon. Comme Chico Xavier le disait : « Il n’avancerait à rien au Diable de souffler là où il n’y a pas de braises ». C’est vrai ! Les ténèbres extérieures se lient aux ténèbres intérieures. Ce qui nous attache à un obsesseur, c’est l’iniquité avec laquelle nous alimentons nos attitudes et nos intentions. Ce qui nous lie à un obsesseur vindicatif, c’est notre obstination à ne pas pardonner. Ce qui nous connecte à un obsesseur malheureux, c’est le chagrin que nous cultivons en notre cœur.

    Souvent recherché par les obsédés, Jésus pénétrait mentalement dans les causes de leur inquiétude et, faisant usage de son autorité morale, il libérait tant les obsesseurs que les obsédés, en leur permettant de s’éveiller à la vie effective par la récupération et la pacification de leur propre conscience. Toutefois, Jésus n’a pas libéré les obsédés sans les inviter à la nécessité d’une réforme intime, et n’a pas éjecter les persécuteurs inconscients sans leur fournir l’adresse de Dieu.

    En résumé, on peut constamment identifier dans l’obsession (spirituelle), le résultat du manque de vigilance et des manquements moraux. Pour nous prémunir de son influence, il est urgent de fortifier sa foi à travers la rénovation mentale et la pratique du bien à travers la mise en œuvre des règles évangéliques proposées par Jésus-Christ, et en se souvenant de l’indication reprise par Mathieu : « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation » (2).

    Jorge HESSEN


    Références :

    1)    Allan Kardec, Évangile selon le spiritisme, Introduction, §XIX
    2)    Évangile selon Saint Mathieu (Traduction œcuménique), 26:41

    Source : Revista « A luz na mente », 26 mai 2014


    Traduction : J.E. NUNES

    domingo, 5 de janeiro de 2014

    Inhumer ou incinérer, telle est la question

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France




    Bien que pratiquée depuis la plus lointaine Antiquité, la crémation (incinération d’un cadavre jusqu’à ce qu’il soit réduit à l’état de cendres) est un sujet controversé dans l’opinion des sociétés contemporaines occidentales. Dans les ères reculées, la pratique de la crémation intervenait pour deux raisons différentes : celle liée à la nécessité de ramener les guerriers morts pour y recevoir une sépulture dans leur patrie, à l’image de ce qui se faisait chez les Grecs ; ou pour des motifs religieux, comme parmi les peuples nordiques, qui souhaitaient libérer de cette façon l’esprit de sa geôle physique et d’éviter que le désincarné puisse causer des préjudices aux incarnés.

    A Rome, sans doute, du fait du rituel adopté pour brûler les corps des soldats morts, la crémation s’est transformée en symbole de prestige social, de sorte que la construction de « Columbaria » s’est transformée en commerce rentable (1). Depuis longtemps, les Indiens et autres peuples adeptes de la réincarnation savent que le corps physique, une fois mort, ne peut plus être habité par un esprit, car cela serait contraire à la Loi naturelle ; alors, le cadavre peut être incinéré, c’est-à-dire transformé en cendres, sans le moindre effet traumatique.

    Les œuvres de la codification spirite ne disent rien à propos de la crémation. Aussi, il faut croire que le problème de l’incinération du corps ne mérite pas une étude prolongée parmi nous. Et ce parce que, si pour les uns le processus d’incinération ne se répercute pas dans l’esprit, pour beaucoup d’autres, derrière le défunt se cache souvent l’âme inquiète et souffrante, se posant d’étranges questions dans une veille torturée ou dans un sommeil plein d’angoisse. Pour de semblables voyageurs de la grande journée, la crémation immédiate des restes mortels est un cauchemar terrible et douloureux. 

    Il y a des courants idéologiques qui s’opposent à la crémation, se fondant presque toujours sur des motifs d’ordres médico-légaux (dans les cas établis par la loi, au nom de l’intérêt général, lorsque la mort n’est pas naturelle), affectifs (lorsque les proches considèrent l’incinération du corps trop violente et qu’il souhaite préserver les restes mortels pour le culte du mort), ou liés à une logique d’ordre religieux (parce que bien des personnes croient encore à la résurrection du corps etc…) principalement, parce que l’église de Rome y était opposé et refusait même le sacrement aux personnes incinérées. On peut y ajouter une autre objection (sans doute la plus sérieuse) : la méconnaissance des choses de l’esprit qui persiste en grande partie du fait d’une peur infondée, du fait de préjugés enracinés et du fait du manque d’information (2). 

    En outre, la question entourant la crémation a des implications sociologiques, juridiques, psychologiques, éthiques et religieuses. D’autant que le sujet concerne toutes les personnes (il faut se souvenir que chacun de nous sera confronté à cette fatalité biologique, et désincarnera). D’après une thèse réalisée sur le sujet, chaque 70 ans, la planète aura un nombre d’enterrés d’une quantité identique à celle des incarnés actuels, c’est-à-dire que d’ici 7 décennies, il y aura 6 milliards de cadavres enterrés. 

    Pendant que ceux qui bénéficient d’un enterrement traditionnel (inhumation) le défendent pour attendre le jugement final et la résurrection du corps physique, ceux qui défendent la crémation affirment que l’enterrement a des conséquences sanitaires et économiques et, d’après leurs raisonnements, ils expliquent que les cimetières provoqueraient de sérieux dégâts au milieu ambiant et à la qualité de vie de la population en général. Des experts attestent que les cimetières contamineraient l’eau potable qui les traverse et produirait de sérieux risques pour la santé humaine dans les résidences se situant à proximité, sans parler des eaux de sources qui peuvent contaminer ceux qui résident loin des cimetières.

    La planète a des limites spatiales, ce qui équivaut à dire que des milliards et des milliards de corps enterrés inonderont le sol, que les eaux seront inondées de jus d’autolyse (liquide formé à partir de la décomposition des corps, qui attaque la nature et provoquerait des maladies), disséminant des maladies et faisant encourir d’autres risques dont les chercheurs et techniciens sanitaires se préoccupent. D’un autre côté, l’emploi de la crémation en fera diminuer la charge économique, comme par exemple : acquérir un terrain pour y construire un caveau, assurer la maintenance des tombes, compte tenu de ce que dans les grandes villes, il y a un manque d’espace pour construire des cimetières etc.… Mais en ce qui concerne notre pays, on peut être tranquille car, comme Chico Xavier le rappelle : « il existe encore beaucoup de terres au Brésil, et de ce fait on peut en déduire qu’il ne sera pas nécessaire de copier rapidement des coutumes en désaccord complet avec notre habitude spirituelle » (3). 

    Du point de vue spirituel, le sujet est plus complexe si l’on considère que, bien souvent, l’esprit ne comprend pas sa situation ; ne se croyant pas mort, il se sent vivant. Cet état perdure tout le temps qu’il existe un lien entre le corps et le périsprit (4). Le périsprit, délié du corps, éprouve une sensation ; mais comme celle-ci ne lui parvient pas à travers un canal limité, elle se généralise. On peut dire que les vibrations moléculaires se font sentir dans tout l’être, parvenant ainsi à son sensorium commune (5), à savoir l’esprit lui-même mais sous une forme différente. 

    Kardec précise : « Dans les premiers moments qui suivent la mort, la vue de l’esprit est toujours trouble et confuse ; elle s’éclaircit à mesure qu’il se dégage, et peut acquérir la même clarté que pendant la vie, indépendamment de sa pénétration à travers les corps qui sont opaques pour nous » (6). Aussi, l’homme qui vivra toujours sobrement s’économisera bien des tribulations, et sentira moins les sensations pénibles. Donc, pour celui qui vit sur la Terre en cultivant la pratique du bien, sous ses multiples formes, quelles que soit ses croyances, la désincarnation n’entraînera pas de perturbations, compte tenu de sa conscience élevée et d’un cœur plein de vérité et d’amour.

    A la question de savoir si celui qui est mort depuis peu peut souffrir de l’incinération de sa dépouille charnelle, Emmanuel répondit : « En cas de crémation, il est important d’être charitable envers les cadavres, en différant de bien des heures l’acte de destruction des viscères matérielles, des premiers temps suivants le détachement des liens, car, d’une certaine manière, il y a toujours beaucoup d’échos de la sensibilité existante entre l’esprit désincarné et le corps dont s’est éteint le tonus vital, de par les fluides organiques qui offrent encore à l’âme des sensations de l’existence matérielle » (7).

    Chico Xavier, alors qu’il était interviewé lors du programme « Pinga fogo » de la défunte TV TUPI de São Paulo, répondit au journaliste Almir Guimaraes, qui l’interrogeait à propos de la crémation des corps qui s’implantait à l’époque au Brésil, expliqua : « J’ai déjà entendu Emmanuel à ce sujet, et il affirme que la crémation est permise à tous ceux qui le désirent, dès lors qu’il y a une période d’au moins 72 heures d’attente pour y procéder dans n’importe quel four crématoire, ce qui pourra se produire après le dépôt de la dépouille humaine dans un environnement froid » (8). Néanmoins, Richard Simonetti, dans son livre « Quem tem medo da morte » (= qui a peur de la mort), regrette que dans les fours crématoires de São Paulo, il faille obligatoirement y procéder dans le délai de 24 heures, alors pourtant que le règlement permet de laisser le cadavre dans la chambre frigorifique tout le temps que la famille désire (9). Il serait donc bon qu’on laisse un délai supérieur.

    Le spiritisme ne recommande ni ne condamne la crémation. Mais, il est nécessaire d’avoir de la pitié envers les cadavres, en prenant le temps avant de procéder à l’incinération des viscères matérielles (10). Car il existe bien des répercussions sensibles entre l’esprit désincarné et le corps que le « fluide vital » a quitté, durant les premières heures qui suivent le détachement, compte tenu des fluides organiques qui répercutent dans l’âme les sensations de l’existence matérielle. L’impression de la désincarnation est perçue, ce qui peut provoquer des traumatismes psychiques. C’est pourquoi, il est recommandé aux adeptes de la Doctrine spirite, qui désirent opter pour la crémation, de différer l’opération d’un minimum de 72 heures après le décès.
    Jorge HESSEN, 
    « A luz na mente », le 13 juin 2009

    Taduction : Jean Emmanuel NUNES


    Bibliographie :

    1)    édifice comportant des niches pour les urnes funéraires
    2)    l’église romaine, par un acte du saint-Office datant de 1964, accepte la crémation, et offre de réaliser les sacrements aux incinérés, permettant des obsèques ecclésiastiques. D’ailleurs, en note de bas de page de son « Traité » (vol. II.P.534) le professeur Justino Adriano indique la chose suivante : « Jesus Hortal, en commentant le nouveau code de droit canon dit que la discipline de l’église à propos de la crémation des cadavres qui, pour des raisons historiques, étaient totalement interdites, fut modifié par instruction de la Sainte congrégation du saint-Office, du 5 juillet 1963 (AAS 56, 1964, p. 882-3). Grâce à la modification introduite dans le nouveau rituel des obsèques, il est possible de réaliser les rituels sacramentels, y compris au sein du crématorium, évitant donc le scandale et le danger d’indifférence religieuse ».
    3)    Francisco Candido Xavier, Escultores de Almas
    4)    Essai théorique sur la sensation chez les esprits (question 257, Livre des esprits)
    5)    Sensorium commune : expression latine désignant le siège des sensations, de la sensibilité
    6)    Essai théorique sur la sensation chez les esprits (question 257, Livre des esprits)
    7)    Francisco Candido Xavier, Emmanuel, Le consolateur
    8)    Les deux interviews historiques du regretté Francisco Candido Xavier auprès de la défunte TV TUPI de São Paulo (Canal 4), en 1971 et 1972, respectivement reprise dans les livres « Pinga fogo com Chico Xavier » (ed. EDICEL) et « Plantão de respostas, Pinga fogo II » (ed. CEU)
    9)    Richard Simonetti, «  Quem tem medo da morte », 1987
    10) Témoignage de Chico Xavier, revista de espiritismo n°33, octobre 1996