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  • quinta-feira, 30 de abril de 2015

    La famille légitime se perpétue à l'infini, au travers des liens impérissables de l'esprit (Jorge Hessen)

    Publicado pelo CEE Comissão Europa de educação Espírita




    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France



    « Si quelqu'un ne prend pas soin des siens, surtout de ceux qui vivent dans sa maison, il a renié la foi, il est pire qu'un incroyant » (1).

    Selon les informations des médias, il y a certaines écoles qui tentent de recréer la fameuse fête des pères, qui est traditionnellement commémorée au Brésil le second dimanche du mois d'août. Le fait de recréer est né de la diversité actuelle des configurations familiales, qui obligent les établissements d'enseignement à innover dans la célébration de cette date pour prendre en compte la nouvelle réalité familiale. ...>>


    Les nouvelles structures familiales réclament des mesures alternatives qui obligent les établissements d'enseignement à repenser les commémorations traditionnelles et à satisfaire les couples séparés qui partagent la garde des enfants, et/ou les célibataires qui se sont résolus à adopter des enfants, évitant ainsi des situations gênantes. C'est pourquoi, certaines écoles ont adopté des rites commémoratifs hétérodoxes à l'occasion de la fameuse fête des pères. L'une des alternatives trouvées fut de créer le jour de la fête de famille, célébration où les enfants amènent à l'école les proches qu'ils désirent, et/ou la commémoration du «mois de la famille», un événement à l'occasion duquel les enfants, dans le milieu scolaire durant ce mois, font des dessins et rédigent des histoires exprimant leur vie familiale (2).

    Ce sujet nous conduit à réfléchir à propos de la famille. On sait que la famille est la cellule la plus importante de l'organisme social. Elle est constituée d'innombrables règles sociales et de modèles comportementaux qui intègrent leurs membres dans un système édifiant le développement et les conquêtes, dont la principale fonction est de perfectionner l'esprit, en polissant les arêtes de l'imperfection et usant du sentiment d'amour, afin que les individus soient prêts à l'ordre, au progrès et au bien-être de toute la société. Étant le noyau naturel et fondamental de la société, la famille a droit à la protection, non seulement de l'État, mais aussi de la société elle-même. De là découlent des conclusions évidentes : premièrement, la famille n'est pas seulement celle qui est traditionnellement constituée par le mariage, les autres entités familiales socialement constituées ayant les mêmes droits ; deuxièmement, la famille n'est pas une cellule de l'État (domination de la politique) mais de la société civile, l'État ne pouvant la traiter comme si elle en faisait partie ; la famille est conçue comme un espace de réalisation de la dignité des personnes humaines.

    Un autre élément important qui doit être souligné est celui de l'émancipation féminine, principalement économique et professionnelle, qui a substantiellement modifié le rôle que l'on destinait à la femme dans le milieu domestique ainsi que le modèle de la famille. La famille est en train de s'adapter aux nouvelles circonstances, assumant un rôle plus concentré sur la qualité des relations personnelles et sur les aspirations en vue d'une vie plus heureuse. C'est dans ce contexte que la famille a souffert, durant les ultimes décennies, de profonds changements de fonction, de nature, de composition et, en conséquence, de conception. La famille patriarcale, que notre tradition a pris pour modèle au long du XXe siècle, est entrée en une crise qui a culminé par sa chute. Et il faut reconnaître que la famille actuelle est modelée suivant un fondement émotionnel : l'affectivité. Selon ce mode, lorsqu'il y a affection, il y a famille, unie par les liens de liberté et de responsabilité, dès lors qu'elle est consolidée par la symétrie, la collaboration, la communion de vie non hiérarchisée. Ainsi, la réalisation personnelle de l'affectivité et de la dignité humaine, dans un environnement de vie commune et de solidarité, devient la fonction basique de la famille de notre époque.

    D'un autre côté, il faut voir sur ce point que l'on franchit une étape historique de transformations profondes, où les valeurs qui régissent la société sont mises en question. « De même qu'aujourd'hui on n'a jamais tant cherché le plaisir et la satisfaction maladive des passions, on n'a jamais, dans le même temps, autant senti un tel manque d'orientation et d'aide de la famille pour pouvoir préparer l'homme à la modernité, sans le conduire à la banqueroute morale » (3). Dès lors, la famille est en train de se modifier et, actuellement, subit une telle métamorphose qu'elle en devient préoccupante, car souvent la société n'y est pas préparée, tout comme ses membres peuvent ne pas être préparés psychiquement à affronter les appels de la société.

    Avec Allan Kardec, on dispose d'une question magistrale : « Peut-on considérer la paternité comme une mission ? C'est sans contredit une mission ; c'est en même temps un devoir très grand, et qui engage, plus que l'homme ne le pense, sa responsabilité pour l'avenir » (4). Il est habituel, aujourd'hui, de façon préoccupante, que les enfants ne vivent qu'avec un seul de leurs géniteurs du fait de leur séparation judiciaire (divorce), car la relation de l'enfant avec un seul géniteur peut se transformer en un lien d'exclusivité occasionné par la surprotection de celui-ci, surtout lorsqu'il s'agit de fils uniques, n'ayant aucune place pour quelqu'un d'autre dans la relation et causant à l'enfant une difficulté pour partager son affection avec les autres. Aussi, la vie sociale est très importante puisqu'elle permet d'accroître ses liens affectifs, permettant un échange d'affection avec un autre enfant, en vivant l'expérience gratifiante de l'amour fraternel. Comme la doctrine spirite l'indique, il nous faut commencer dans l'intimité du temple domestique à être des exemples des principes épousés, « avec sincérité et fermeté, uniformisant la conduite elle-même, à l'intérieur et à l'extérieur de soi, vu que la foi spirite dans le climat familial est la source du spiritisme dans le domaine social » (5).

    Si l'on en revient à la question de la famille et de la parenté, il nous faut rigoureusement «améliorer, sans perdre courage, les contacts directs et indirects avec les parents, les frères, les oncles, les cousins et les autres parents, durant les luttes du monde, afin que la vie ne vienne pas exiger de nous de nouvelles et plus énergiques expériences lors d'incarnations proches. L'accomplissement du devoir, créé par nous-même, est une loi du monde intérieur à laquelle on ne peut échapper» (6). La famille est une réunion spirituelle dans le temps et, pour cette même raison, le foyer est un sanctuaire. Souvent, surtout sur Terre, plusieurs de ses membres s'éloignent de l'harmonie avec les plus hauts objectifs de vie ; toutefois, « quand deux ou trois de ses membres apprennent la grandeur de leurs probabilités d'élévation, se réunissant intimement en vue des réalisations de l'esprit éternel, de merveilleuses édifications sont à attendre » (7). L'illustre mentor Emmanuel appelle notre attention en affirmant que « la famille consanguine, parmi les hommes, peut être considérée comme le centre essentiel de nos réflexes. Des réflexes agréables ou désagréables que le passé nous restitue » (8).

    La structure familiale a ses matrices dans la sphère spirituelle. À travers ses liens, se joignent tous ceux qui se sont engagés, dans l'au-delà, à développer sur Terre une tâche constructive de fraternité réelle et définitive. En cette institution divine, les maillons de l'amour sont prépondérants, fondés sur les expériences d'autres ères. Néanmoins, là interviennent aussi les haines et les persécutions du sombre passé, de manière à se transformer en solidarité fraternelle, en ayant en vue l'avenir. « C'est au cours des difficultés éprouvées en commun, des douleurs et des expériences reçues durant la même route de l'évolution rédemptrice, que l'on oublie les amertumes du passé lointain, en transformant tous les sentiments inférieurs en expressions régénérées et sanctifiantes. Les affections purifiées, au-dessus des liens du sang, l'institution sacrée de la famille se perpétue à l'infini, au travers des liens impérissables de l'esprit » (9).

    Jorge Hessen


    Site: http://jorgehessen.net

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Bibliographie

    1) Première épître de Saint-Paul à Timothée, verset 5:8
    2) Selon les données de l'institut brésilien de géographie et de statistiques, en 2006, près de 35 % des familles étaient monoparentales (il n'y avait qu'un seul des responsables). Ce chiffre, il y a une décennie, était de 23 %. Au cours de la même période, le pourcentage des unions officialisées où l'un au moins des conjoints est divorcé, est passé de 9 % à 13 %.
    3) A voz da serra, le 14 août 2005
    4) Allan Kardec, Livre des esprits, question 582
    5) Conduta espirita, André Luiz/Waldo Vieira
    6) Idem
    7) No mundo maior, Francisco Candido Xavier/André Luiz
    8) Palavras de Emmanuel, Emmanuel/Francisco Candido Xavier
    9) O consolador, Emmanuel/Francisco Candido Xavier 

    domingo, 19 de abril de 2015

    Avortements : des fœticides en hausse alarmante

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France





    Le premier pays de l’ère post-moderne à légaliser l’avortement fut l’ancienne « Union soviétique », le 8 novembre 1920. Les hôpitaux soviétiques installèrent des unités spécialisées en salles communes, conçues pour réaliser des opérations à un rythme industriel. La seconde nation à légaliser l’avortement fut l’Allemagne nazie, en juin 1935, à travers une réforme de la Loi pour la prévention des maladies héréditaires pour la postérité, qui a permis l’interruption de grossesse chez les femmes dont on considérait qu’elles avaient une « mauvaise hérédité » ( « non aryennes » ou porteuses de déficiences physiques ou mentales).

    Entre 1996 et 2009, une cinquantaine de pays adoptèrent des lois libéralisant le « fœticide ». Dans tous les pays d’Europe, à l’exception de Malte, l’avortement n’est pas réprimé lorsqu’il intervient dans une situation contrôlée. Les pays de la péninsule Ibérique sont des exemples de cette libéralisation. En 2007, le Portugal légalisa l’avortement sans restriction jusqu’à la 10e semaine de grossesse et, au-delà de cette période, en cas de malformation fœtale, de viol ou de danger pour la vie ou la santé de la mère. En Espagne, une loi similaire est entrée en vigueur en 2010. Cuba est l’unique pays hispanique où l’avortement est légal sans aucune restriction.

    Aux Etats-Unis, la condamnation d’une femme à 20 ans de prison pour le crime de « fœticide » a ranimé le débat sur l’avortement sur les terres de « l’oncle Sam » et a provoqué des réactions quant à la criminalisation des femmes enceintes qui interrompraient leur grossesse. Le cas de Purvi Patel, âgée de 33 ans, est le premier dans le pays qui conduit à voir une femme être accusée, condamnée et jetée en prison pour fœticide, après avoir interrompu sa propre grossesse, selon la « National Advocates for Pregnant Women » (NAPW), organisation nationale de défense des droits de la femme enceinte ayant son siège à New York (1). L’avortement est légal aux Etats-Unis, et la loi prohibitive (2) ne s’applique pas aux avortements effectués en clinique. Purvi Patel fut condamnée parce que, d’après l’accusation, au lieu d’avoir recouru à une clinique, elle aurait pris des remèdes illégaux ayant produit la fausse couche. Au moins 42 Etats américains prohibent les avortements après une période de grossesse déterminée, et 26 obligent les femmes voulant avorter à devoir attendre au moins 24 heures avant d’y procéder.

    Récemment, le cas d’une femme enceinte ayant reçu des coups de couteau et qui a vu son fœtus être retiré de son ventre par une autre femme, dans le Colorado (Etats-Unis), entraîna de nombreuses réactions en faveur de lois réprimant le fœticide, notamment de la part des groupes antiavortement. Beaucoup d’Etats nord-américains restreignent la possibilité pour les mineurs d’avorter, en exigeant le consentement de leurs parents. Les lois de certains Etats fédérés restreignent aussi la prise en charge des avortements par les programmes de santé, et d’autres qui permettent aux diverses institutions de refuser de procéder à des avortements, que ce soit pour des motifs religieux ou autres (3).

    Les Américains s’éveillent à ce cauchemar horrible de la légalisation de l’assassinat de bébés en des ventres criminels. A l’opposé de cet éveil américain contre l’avortement, il y a des défenseurs insensés de l’avortement (qui ont eu le droit de [re]naître) qui se battent pour que l’avortement soit légalisé au Brésil. Les pros avortement naïfs évoquent les mauvaises conditions dans lesquelles ils sont réalisés dans les cliniques clandestines. Mais, quel est le poids des arguments de nos compatriotes, car il ne faudrait pas croire que la légalisation de l’avortement au Brésil résoudra la question de l’assassinat d’enfants dans l’utérus. Au contraire, leur nombre explosera ! ! Et le pire, c’est que cela continuera à être pratiqué en secret et sans contrôle, car la clandestinité est le complice de l’anonymat, qui n’exige aucune explication de la part des femmes qui cachent à la société le monstrueux délit de l’avortement pratiqué.

    A l’exception de la grossesse qui mettrait en danger la vie de la femme enceinte, aucune autre justification ne peut être admise comme permettant à une femme de procéder à un avortement, y compris les malheureuses situations où la grossesse est le résultat d’un abus sexuel. Si l’on pouvait comprendre les implications sinistres qui sont réservées à celles qui avortent, des millions de femmes réfléchiraient à deux fois avant de réduire à néant l’être sans défense qui est dans leur propre ventre.

    Défendre le droit de la femme sur son corps, comme argument pour justifier la dépénalisation de l’avortement, est un délire psychotique. Le corps de l’embryon n’est pas celui de la femme, vu qu’elle ne fait qu’abriter, durant la grossesse, un autre corps qui n’est en aucune façon l’extension du sien. L’enfant à naître n’est pas un objet quelconque, semblable à une machine de chair que l’on pourrait éteindre en fonction des intérêts circonstanciels, mais un être humain ayant droit à protection dans l’endroit le plus fantastique et le plus sublime que Dieu créa : le temple de la vie, c’est-à-dire l’utérus maternel.

    Ne nous trompons pas, la médecine qui réalise des avortements dans les pays ayant légalisé l’assassinat de bébés dans le ventre maternel est une médecine criminelle. Il n’y a pas de lois humaines qui puissent atténuer cette situation devant la loi de Dieu. Il semble qu’au Brésil le taux d’interruption volontaire de grossesse dépasse le taux de naissance. Cette situation a conduit des groupes favorables à la légalisation de l’avortement au Brésil à plaider pour le rendre facile, accessible, hygiénique, juridiquement « acceptable ». Mais, quoi qu’il puisse advenir, il ne faudra jamais oublier que l’avortement, qu’il soit légal ou illégal, sera toujours un crime devant les Lois divines !

    Chico Xavier indiquait qu’il fallait « méditer à propos de l’avortement criminel, dès lors qu’il fallait voir en lui l’un des grands générateurs de maladies à l’étiologie obscure, et d’obsessions cataloguables dans les pathologies de la pensée, qui occupent de vastes ailes des hôpitaux et des prisons » (4). Et il ajouta : « si dans les années passées, il y avait eu légalisation de l’avortement, et que celle qui fut ma chère mère avait accepté une telle légalité, une légalité profondément illégale, je n’aurais pas pu bénéficier de cette existence actuelle, où j’apprends à connaître ma propre nature et à combattre mes défauts, recevant l’aide de tant d’amis » (5). 

    Le témoignage du Sublime fils de Pedro Leopoldo ne peut être jeté à la poubelle. Au contraire, il doit être constamment conservé dans le coffre-fort de la conscience lucide de chaque être humain.

    Jorge HESSEN

    Le 6 avril 2015

    Source : A luz na mente, revista online
    Traduction : J.E.

    Bibliographie :

    1) http://www.bbc.co.uk/portuguese/noticias/2015/04//150401
    2) des lois restrictives ont été fréquemment employées pour limiter le droit des femmes à l’avortement, pourtant garanti par la cour suprême des Etats-Unis en 1973
    3) http://www.bbc.co.uk/portuguese/noticias/2015/04//150401
    4) Emmanuel/Francisco Candido Xavier, « Religião dos espiritos », ed. FEB 2001
    5) http://www.editoraideal.com.br/chico/perguntas-21

    segunda-feira, 6 de abril de 2015

    Argent et malheur, une brève réflexion spirite


    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France




    Sigmund Freud défendait la thèse selon laquelle tout homme est incité à rechercher le bonheur, mais que cette recherche résonne de façon illusoire dans le monde, puisque la personne a des expériences d’échecs et de désenchantements, et que le mieux qu’elle puisse atteindre est une « félicité » illusoire. A l’inverse de la thèse freudienne, un groupe de chercheurs du Spectrem Group rencontra 1200 personnes pour les interroger sur le bonheur que ce soit par rapport au travail, au mariage, aux loisirs, aux finances, entre autres thèmes. Ils constatèrent que plus une personne possédait d’argent, plus son niveau de félicité était important (1). Alors, l’argent achète-t-il le bonheur ?

    Durant l’Antiquité, on a examiné le bonheur du point de vue philosophique. Aristote affirmait que le bonheur était lié à l’équilibre et à l’harmonie, consécutifs à la pratique de l’altruisme. A l’inverse, Epicure répondit que le bonheur était un réflexe de satisfaction des désirs charnels. Le sage Lao Tseu affirmait que le bonheur pouvait être atteint parce qu’il prenait sa source dans la nature. Toutefois, Confucius estimait que le bonheur était le résultat de l’harmonie entre les personnes. Quant à Socrate, il considérait qu’il était impossible que quelqu’un soit heureux en agissant contre ses propres convictions.

    « Connais-toi toi-même », indiquait Socrate qui certifiait que celui qui contrôle ses instincts et qui éloigne les choses superflues, dispose de tout ce qu’il lui faut, et qu’il dépend exclusivement de sa raison d’atteindre le bonheur. De cette perception de la conscience intime, le maître de Platon et Xénophonte ont approfondi le concept de bonheur, qui ne pouvait venir des biens extérieurs (l’argent, par exemple) et du corps charnel, mais uniquement de l’âme parce que là est l’essence de l’homme.

    Il est clair que nous avons besoin d’argent pour vivre. Notre vie matérielle est sujette à l’argent, car nous avons besoin de moyens financiers pour donner de la dignité à notre vie. En réalité, l’argent est neutre : il n’est ni bon, ni mauvais en soi. Employé avec charité, l’argent est un sublime instrument. Toutefois, la cupidité ou son mauvais usage en font un instrument de malheur. Sans l’altruisme du détachement, « la foi se résume à l’adoration sans profit ; l’espérance n’est rien d’autre qu’une fleur incapable d’arriver à maturation, quant à la charité, elle est circonscrite à un jeu de paroles brillantes autour desquelles les dévêtus et les affamés, les nécessiteux et les infirmes ont l’habitude de paraître en prononçant des malédictions » (2).

    Dans la parabole des talents, Jésus expose que le profit, loin d’être mauvais, est le fruit du travail et des investissements. En même temps, il nous enseigne que ce qui se gagne doit être employé à de bons objectifs. Dans la métaphore, la condamnation incombe à l’homme qui ne tire pas parti de l’opportunité qui lui est donnée. L’argent doit être utilisé, et non pas caché ou mis à l’écart. C’est une sorte de sang qui doit circuler dans l’organisme social. S’il stagne, il provoque une thrombose dans la société.

    L’esprit Emmanuel explique que l’argent « est une dynamo du travail et de la bienfaisance ; c’est avec de l’argent que se font les avions et gratte-ciel ; et c’est aussi grâce à lui que l’on peut offrir un draps au malade désargenté ou un verre de lait à l’enfant abandonné » (3). Alors, lorsque l’on échange de l’argent pour obtenir des aliments destinés à venir en aide aux victimes de la pauvreté ou « en échange du remède pour guérir le malade étendu sur le grabat des indigents, on ne peut que reconnaître que l’argent est aussi de Dieu » (4).

    Bien qu’il ne soit pas fondamentalement la matrice de l’allégresse ou du bonheur, il faut reconnaître que l’argent peut servir de médicament au malade, de nourriture aux abandonnés, de toit aux sans-abris relégués au froid de la nuit, d’aide silencieuse aux voyageurs sans foyer. « N’oublions pas que Jésus a béni le denier de la veuve, versé au trésor public du Temple, car en employant l’argent au bien, on le convertit en collaborateur du Ciel pour toutes les situations et difficultés de la Terre » (5).

    On n’a jamais dit que l’argent était un instrument du mal. Au contraire, puisque l’argent est la sueur convertie en chiffres. Il est donc urgent d’en faire un noble usage, en se souvenant que l’argent utilisé en faveur du bien effectue des prodiges d’amour. Alors, il convient de réfléchir au précepte de Paul : « si donc nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons » (6). Cet enseignement doit être constamment médité chaque fois que les moyens financiers nous manquent. La circulation de l’argent est une condition importante à l’apparition de la prospérité. Cependant, rares sont les individus qui ont une relation équilibrée avec l’argent, n’ayant ni traumatisme, ni culpabilité, ni excès de quelque nature que ce soit.

    L’argent et l’avarice ne se mélangent pas, car les avares n’apprécient pas de «mettre la main à la poche» et refusent, presque toujours, d’offrir des moyens financiers aux œuvres sociales. De nombreux confrères spirites, participants actifs aux travaux d’innombrables institutions doctrinales répandues à travers le Brésil, changent de sujet dès qu’on leur demande de faire un chèque ou de donner un peu d’argent pour aider les plus nécessiteux.

    Ces confrères, qui se rendent esclaves d’une avarice impénitente, recueillent l’or du monde pour ériger avec lui la somptueuse tombe où ils entèrent l’espérance, et alors qu’ils reçoivent la bénédiction de l’amour, ils le transforment en menottes qui les emprisonneront parfois dans un purgatoire de souffrance.

    L’argent en proie « aux griffes de la mesquinerie est un métal rouillé, suscitant la pénurie alors que, lorsqu’il est au service de Jésus, il peut se convertir en une prometteuse semence de paix et de félicité » (7). Mais, malheureusement, il y a des chrétiens qui mènent une vie confortable, et qui se comportent comme s’ils n’avaient pas le moindre moyen financier pour aider leur prochain, et ce à travers le don de l’argent superflu qui s’agglutine sur leurs comptes bancaires. Dans ce cas, l’argent crée des liens profonds générant leur propre malheur.

    Jorge HESSEN


    Source : A luz na mente, le 7 août 2013
    Traduction : J.E.
    Bibliographie :

    1) http://economia.terra.com.br/noticias
    2) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    3) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    4) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    5) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    6) I Timothée 6:8
    7) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990