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  • domingo, 29 de maio de 2016

    Un trouble mental observé du point de vue spirite



    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France


    La jeune britannique Sarah Green avait eu un ample historique de troubles mentaux depuis qu’elle était âgée de 11 ans. Elle aimait écrire dans son journal intime les difficultés qu’elle affrontait au quotidien. À 17 ans, elle fut internée dans une unité de traitement spécifique au sein d’une clinique psychiatrique, en Angleterre, pour y être soignée mais, finit par se suicider en s’auto-mutilant.

    Avant d’être internée, Sarah avait été victime de harcèlement scolaire dans son lycée. Cela l’avait conduit à s’auto-flageller pour tenter de se libérer de sa consternation. Elle considérait que ses camarades ne l’acceptaient pas à l’école, qu’ils la haïssaient pour ce qu’elle était, et ajoutait qu’elle-même ne s’appréciait pas. Green n’arrivait pas à comprendre comment elle avait pu s’en sentir affectée au point de n’avoir plus aucune estime de soi.

    Lorsqu’elle fut internée, les automutilations se sont aggravées. Le cas de Sarah n’est pas unique. Les services de santé mentale, que ce soit au Royaume-Uni ou dans d’autres pays, ont souvent montré leur impuissance lorsqu’ils sont confrontés à des enfants et à des adolescents porteurs de troubles mentaux. D’après l’O.N.G. Inquest, rien qu’en Angleterre, neuf jeunes gens sont décédés depuis 2010 durant leur internement en clinique psychiatrique.

    Nous ne nous attacherons pas aux éventuelles failles du système de soins anglais, mais nous nous intéresserons aux troubles, aux automutilations et aux auto-lésions. De tels éléments sont associés au trouble psychologique appelé : « trouble de la personnalité borderline » (TPB), classé par le psychanalyste Adolph Ster en tant que pathologie à mi-chemin entre la neurose et la psychose, engendrant un dysfonctionnement du métabolisme cérébral, désintégrant l’ego et engendrant un sentiment de perte désespérant.

    La littérature spécialisée relève que les symptômes du trouble de la personnalité borderline apparaissent habituellement au cours de l’adolescence, perdurant approximativement une décennie dans la majorité des cas. Les personnes victimes de ce trouble ressentent un besoin irrépressible de s’autopunir du fait de leurs échecs et du fait de leurs frustrations personnelles au cours de leur vie quotidienne. Les chercheurs croient qu’une origine génétique peut aussi être associée à des facteurs traumatiques durant l’enfance ou l’adolescence, y compris les possibles abus sexuels, les négligences, les séparations douloureuses, ou le fait d’être orphelin.

    Une personne ayant un trouble de la personnalité borderline (TPB) ressent un soulagement émotionnel chaque fois qu’elle se mutile. Parmi les blessures fréquentes qui y sont associées, on trouve : se donner des coups de poings ; se sangler ; se pendre quelques instants ; se mordre ; étendre ou rouvrir ses plaies ; s’arracher les cheveux ; se brûler ; se taillader volontairement avec des objets aiguisés ; se pincer ; ingérer des produits corrosifs et des objets ; s’empoisonner par overdose de médicaments ou de produits chimiques (sans intention suicidaire) ; se taper la tête contre les murs ; donner des coups de poings sur des surfaces dures.

    Le fait est que la science classique ne parvient pas à comprendre clairement les causes raisonnables des troubles psychologiques et mentaux. La psychiatrie reste prisonnière des limites du cerveau, alors qu’en tant que spirites, nous savons que le cerveau n’est pas la source essentielle des pathologies mentales, mais seulement l’extériorisation de l’effet de la maladie.

    Qu’on le veuille ou non, le spiritisme a, en vérité, ébranlé les structures de la science mécanique en vigueur, en révolutionnant le domaine des idées matérialistes et en innovant les considérations religieuses et scientifiques. L’idée qu’il existe un  être extra physique (esprit) éclaire l’origine de bien des énigmes pathologiques de la psyché. En ce sens, le spiritisme avance beaucoup plus en débattant et en analysant rationnellement la loi de la réincarnation, qui explique la question des liens affectant les causes actuelles et passées des maladies. La loi de cause à effet amplifie le débat et aide à comprendre, par exemple, que la vie présente est le reflet de ce que nous avons été jusqu’à aujourd’hui, ce qui inclut nos expériences passées (réincarnations antérieures).

    Les cadres psychopathologiques actuels doivent être analysés sous ce prisme (causes et effets), pour être les reflets des troubles moraux provenant de vies antérieures, compte tenu de leur manifestation sous une forme invariablement dramatique, qui apporte la souffrance tant au malade qu’à sa famille. On peut alors en conclure qu’il s’agit là d’une répercussion des déviances morales ayant eu lieu lors d’existences passées.

    A partir du moment où on lui concède de réincarner, en toutes ses phases, pendant et après la conception, le réincarnant imprime tous ses besoins et héritages génétiques dans les molécules d’ADN de son nouveau corps physique, engageant et même potentialisant les fonctions des neurotransmetteurs cérébraux.

    Les expériences liées à des vies antérieures de l’esprit sont donc des legs apportés et bâtis par l’esprit lui-même, qui modélise son sort à venir. S’il a un désir sincère de réparer ses fautes, le mécanisme de la loi de cause à effet lui applique un adoucissement en fonction des échos des fautes morales qui pèsent sur son économie morale.

    Cela équivaut à affirmer que le germe de la maladie mentale se trouve enregistré dans le périsprit du réincarnant. Leur genèse est toujours spirituelle : de la neurose la plus simple à la démence, l’hystérie, l’anxiété morbide ou la schizophrénie. Il apparaît aussi que la maladie mentale est une expiation ou une épreuve pour les parents qui ont pu être les complices des fautes commises par ces malades.

    Il faut aussi comprendre que la guérison intégrale des cadres psychopathologiques est très difficile parce que cela relève du plan réincarnatoire de l’esprit ; cependant, la douleur, tant du malade que de sa famille, peut être adoucie si les personnes liées au drame ont la certitude que Dieu ne fait pas peser sur les épaules un fardeau trop lourd à porter.

    Du point de vue spirite, la thérapeutique du traitement des tragédies psychopathologiques (obsessives ou non) est essentiellement préventive, car le spiritisme suggère la résignation face aux vicissitudes de la vie que pourrait causer l’exaspération ou l’atténuation de la maladie. La connaissance de soi, la recherche constante de la réforme intime et la transformation personnelle de chaque personne concernée sont des moyens efficaces de regagner la santé psychique de tous, puisque chacun d’entre nous peut potentiellement tomber malade.

    Si l’on se place du point de vue de la vie éternelle, on notera que si l’on souffre aujourd’hui, ce n’est qu’une phase infime et transitoire de notre existence. Il faut reconnaître, en conséquence, que la croix que nous portons, même si elle semble fort lourde, peut parfaitement être portée si l’on à la force morale et confiance en la providence divine ; car tout effort sera récompensé d’après les statuts du Créateur, qui ne laisse jamais le moindre espace à d’injustes dispositifs.

    Jorge HESSEN

    Le 4 mai 2016


    Source : A luz na mente, revista online

    Traduction : J.E.